La grotte de Djara

Corinne, une amie de longue date, voulait célébrer d’une façon exceptionnelle ses quarante printemps en compagnie de son mari Hans. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idée de me demander d’organiser un voyage dans le désert, un voyage sortant de l’ordinaire et surtout pas « club de vacances ou pas semelle de plomb ».  J’ai choisi l’Egypte et son désert blanc, mais avec l’idée d’aller plus au Sud dans une région que je n’avais pas encore parcourue, l’oasis de Kharga avec ses forteresses romaines datant de la période de l’occupation romaine en Egypte (30 avant à 395 après J.C.).

Ce sera pour Corinne et Hans un véritable baptême du désert. Ils vont vivre le charme des bivouacs au milieu des dunes, expérimenter la conduite d’un 4×4 dans le sable, apprécier le contact avec les autochtones des oasis et en prime profiter d’une visite du Caire et de ses trésors. Après des préparatifs très excitants pour eux, nous voilà les quatre, Corinne, Hans, Michèle et moi-même au Caire en possession de nos 4×4 de location, deux Mitsubishi Pajero 3L essence, BVA et prêt pour le départ dans le désert occidental. Nous quittons le Caire pour rejoindre à 350 km au sud-est l’oasis de Baharia. Hossam, notre guide et ami nous attend chez lui pour le repas du soir. C’est lui et Chahabane le cuisinier qui nous accompagneront pour ce voyage, car la région des forteresses romaines est une zone protégée et seulement accessible accompagné d’un guide. Sur le vol Genève-le Caire, le poids des bagages étant limité à 25 kg nous n’avons emporté avec nos affaires pDSCN1986ersonnelles que l’indispensable pour les bivouacs : tente et sac de couchage ; c’est pourquoi j’ai prévu qu’un cuisinier nous accompagne dans le 4×4 du guide, ceci pour nous éviter un dépassement du poids de nos bagages dû à la logistique nécessaire pour la subsistance (casseroles, réchaud, bidons, services, vaisselle, etc.), et c’est une décision très appréciée de nos deux dames.

Après une nuit dans un petit hôtel de Baharia et le réveil très matinal par le Muezzin, c’est le vrai départ pour l’aventure. Nous prenons tout de suite la piste qui longe la grande dune d’Abou Muharik et nous mène à la grotte de Djara où nous arrivons en fin de journée. Cette grotte a été découverte en décembre 1875 par l’explorateur allemand Gerhard Rohlfs. Une entrée au ras du sol permet d’accéder à l’intérieur de la grotte par une pente raide. En allumant nos lampes, nous restons muets, on se croirait en visite dans une cathédrale. C’est une immense grotte remplie de stalactites qui plongent dans le sable comme des colonnes sculptées. Le fond de la grotte est enfoui sous environ 15 mètres de sable. Michèle découvre près de cette grotte une pointe de flèche datant de l’époque néolithique, Hossam confirme que cela est très rare, car cette région a déjà été explorée maintes fois par des géologues. A trois kilomètres de la grotte, il y en a une deuxième, d’accès plus difficile, c’est un trou d’environ un mètre de diamètre, dans lequel il faut s’assurer pour descendre avec une échelle de corde. Elle est plus petite mais tout aussi belle.