El Qasr

Après ce coup de cœur du désert blanc, nous rejoignons la ville de Mut dans l’oasis de Dakhla afin de refaire les pleins de carburant et les réserves de subsistance. Contrairement au Maroc, nous ne sommes pas harcelés par les enfants et les vendeurs ambulants, nous sommes accueillis avec le sourire et le contact est facile. A la boucherie locale, ce n’est pas comme à la Migros, on choisit son poulet vivant et on attend qu’il soit abattu et plumé dans l’arrière boutique. Les achats effectués, suivis d’un repas et d’une pause au café du coin, nous allons nous promener dans la petite ville fortifiée de Qasr, presque toutes les villes principales des oasis s’appellent El Qasr (ou El Kasr), signifiant château, forteresse en arabe.

Cette petite ville partiellement abandonnée est située sur une colline entourée de palmiers. Elle est dominée par la mosquée Nasr el-Din, faite en brique et coiffée d’un minaret hérissé de rondins (12ème ou 13ème siècle). Juste à côté, on pénètre dans la Madrasa, l’école coranique. Les rues sont en partie couvertes, certaines portes de bois sont couronnées d’un linteau de bois sculpté d’un verset du Coran. Une porte ouverte nous permet d’entrer dans l’ancien moulin à grain, confectionné lui aussi tout en bois. Plus loin, nous rencontrons le potier qui modèle ses pièces comme il y a Poterie- 2-Zir-small deux mille ans, en actionnant un tour avec un pied et à l’aide d’outils antiques : fil à couper en fibre de palmier et épine de palmiers. Au dehors, des centaines de poteries sèchent au soleil avant d’être cuites dans un four archaïque chauffé au bois de tamaris. On y trouve principalement le zir, une jarre répandue dans toute l’Egypte, qui grâce à sa porosité garde son eau toujours fraîche et le segPoterie-2-Sega-smalla (ou garra), une curieuse jarre de forme ovale et à axe horizontal. Le sega est généralement placé sous le zir, afin de récupérer l’eau qui suinte de cette jarre.

Dans une autre rue, nous sommes aussi accueillis par les forgerons qui sont en train de façonner un support de selle de chameau. Le long de certaines rues, à notre passage, des femmes sortent spontanément de chez elles pour vendre de très jolis paniers et corbeilles en feuille de palmier séché et tressé artisanalement. Ces articles de vannerie sont exposés au seuil de leur porte. En fin de journée, nous quittons Qasr et Mut pour aller bivouaquer le long d’une piste qui mène à la montagne, et où personne ne viendra nous déranger.
Diaporama